Regarder La Guerre des Mondes en Streaming

Film du genre , Fantastique, Drame sortis à la date du 2005-07-06 et rélisé par Steven Spielberg.
Avec : Tom Cruise, Dakota Fanning, Justin Chatwin, Miranda Otto, Tim Robbins

un bon film de fin du monde. de l'action, des explosions plein de militaires, plein de morts, peu d'explication ( tant mieux)
Aboutissement absolu d'une filmographie déjà bien remplie, La Guerre des Mondes a indubitablement sa place parmi les plus grands chef d'oeuvres de Steven Spielberg, comme parmi les plus importants films jamais réalisés, s'imposant à la fois comme un film personnel (toujours la thématique de la famille brisée), comme un bilan Historique de notre siècle, et comme la conclusion époustouflante de la reflexion humaniste du réalisateur. Spielberg, avec La Guerre des Mondes, complète La Liste de Shindler, en exposant explicitement ce qu'il ne pouvait montrer dans son film sur la Shoa, qui était déjà bien assez marquant. Ainsi, le nuage de fumée inquiétant des fours crématoires du film de 1993 laisse place à un véritable massacre à ciel ouvert dans le film de 2005, comme en témoigne ce pauvre Tom Cruise recouvert des cendres de ces gens réduis en poussière sous nos yeux horrifiés. Ajoutons aussi cette terrifiante vision des Tripodes (véritable incarnation du nazisme) recyclants les corps humains afin d'en tirer un engrais pourpre, qui fait écho à toutes les sortes de produits que les nazis créaient avec les "restes " des Juifs. La Guerre des Mondes, s'il est imprégné par cette obsession du devoir de mémoire de Spielberg (qui a fait un sacré nombre de films historiques, rappelons le), est aussi hanté par un spectre plus proche, bien plus actuel, celui du 11 septembre. La peur du terrorisme, la terreur générale des Etats Unis suite aux attentats est palpable ici ("is it the terrorists ?" demande la petite Rachel, entre deux crises de panique).
Mais ce qui est vraiment intéressant dans cette peur, c'est la façon dont Spielberg l'expose. On se souvient, dans sa filmographie antérieure, d'une quête de l'émotion dite "enfantine" débutée avec Rencontres du Troisième type (avec l'omniprésence du registre onirique), et continuée par la suite avec notemment E.T (son film le plus proche de l'enfance, emporté par son désir de retrouver cette pureté) et Jurrasic Park (l'incarnation de l'émerveillement), jusqu'à A.I, dont l'humanisme crevait l'écran, et ou finalement il révélait que l'aboutissement d'un être humain se trouvait en l'émerveillement, soit ce qui reste à l'adulte de l'enfant. Cet émerveillement, donc, se transifigure ici en l'expression d'une contemplation, et pas n'importe laquelle, puisque l'on contemple une vision purement horrifique : celle de notre histoire et de l'actualité. Spielberg, qui avait débuté sa carrière avec un optimisme démesuré (bien qu'il soit passé par un presque cynisme, notemment avec Hook), se retrouverait donc ici dans un pessimisme quasi morbide ? Non. Car il a confiance en l'humanité. Et il déploie ici la suite de son exposé humaniste débuté avec A.I, un humanisme certes modéré , mais un humanisme quand même... Car, s'il est certain que Ray succombe à un "instinct de survie" (rappelons qu'il est prêt à tuer), que ces images de foules nous évoquent sans mal des moutons ou des fourmis, il faut préciser l'importance de la famille dans le film de Spielberg. Une famille brisée, donc, qui tente de se reconstruire (et qui échoue, lors d'une fin injustement traitée de Happy end, car finalement terriblement ironique et cynique, et teintée des expériences personnelles du réalisateur) en échappant à ces monstres d'acier. L'éloge de l'enfance fait dans E.T est alors écrasé ici, avec cette gamine horripilante qu'est Rachel, qui lachera la main de son père (qui a su prendre soin d'elle et remplir ainsi son rôle de paternel) pour se jeter dans les bras de sa mère. L'ingratitude de l'enfance... A contrario, Robbie (le fils), ira serrer dans ses bras son père à la fin du film, père qui a su mettre en valeur son épanouissement afin d'en faire "un homme, un vrai", et on peut dire qu'il a réussi. L'importance de l'éducation, "on ne nait pas homme, on le devient", n'est-ce pas une valeur humaniste ?

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